L'emprise des résultats scolaires

Face à l'emprise des résultats scolaires, quelles compétences psychosociales pour une éducation à l’humanité ?
Étude clinique.

Communication présentée le mercredi 15 octobre 2025 dans le cadre du colloque L'horizon du savoir-relation : pour une éducation des liens, CY Paris Université.

Depuis la mise en œuvre de la réforme du baccalauréat, en 2019, les notes obtenues tout au long de l'année par les élèves des classes terminales des séries générales et technologiques des lycées français déterminent en grande partie leur orientation scolaire à travers leur classement dans Parcoursup. Face à cette emprise des résultats scolaires, certains élèves, en classe de philosophie, ont recours à l'intelligence artificielle générative et délèguent à celle-ci la tâche de penser et d'écrire à leur place. Or, la stratégie qui amène ces élèves à se soustraire à l'évaluation de leurs compétences à l'écrit les détourne de ressources que pourrait leur offrir leur rapport au savoir (Beillerot, 1987), cette façon toute particulière, pour un sujet, de se relier personnellement à des savoirs constitués. Simultanément, ce recours illicite à l'intelligence artificielle confronte le professeur de philosophie à un dilemme professionnel : comment peut-il convaincre des élèves qu'il est dans leur intérêt de mobiliser leurs propres ressources intellectuelles dans leurs travaux écrits quand l'institution scolaire qu'il représente demande aux lycéens d'acquérir en quelques semaines des compétences complexes alors que l'utilisation d'une intelligence artificielle générative leur permet de satisfaire cette exigence sans efforts ? Et quelles compétences psychosociales devrait-il mettre en œuvre pour relever ce défi pédagogique dans la perspective d'une éducation à l'humanité, une humanité consciente de ses limites et de ses ressources ?

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