Les ensembles finis

2025
Les ensembles finis : contiguïté, dilution, mouvances
Acrylique, fusain, papier
Dim. : 48 x 36 cm

Quelle qu'en soit la matière — lin, bois, papier, etc. —, un tableau, au sens pictural du mot, est une surface plus ou moins plane conçue dans le but exprès d'accueillir une image : objet, forme, visage, paysage, etc. À la différence du support du même nom — le tableau dans la salle d'une école, par exemple —, il n'a pas été conçu à des fins d'instruction. Pourtant, quelle que soit son orientation — tableau figuratif, tableau abstrait, par exemple —, il contient un certain nombre d'éléments plus ou moins aisément identifiables : des visages, des corps, des êtres vivants, de la vie, du mouvement, des objets, des choses, etc. La locution etc. a ici toute son importance : sans être infinie — car les sciences pourraient en construire une taxonomie —, la liste de ces éléments est néanmoins suffisamment étendue pour qu'on l'élève à la puissance : quelle commune mesure entre deux autoportraits de Rembrandt, par exemple ? Les éléments qui composent le motif d'un tableau en peinture n'en sont pas moins en nombre fini. Ainsi, il est possible de dénombrer les éléments visibles d'une nature morte. C'est ce nombre limité d'éléments, constitutifs du sujet d'un tableau, qui donne souvent son titre à ce dernier : Le déjeuner sur l'herbe (Manet), Mr and Mrs Clarck and Percy (Hockney), etc. Dans un tableau abstrait, les choses sont un peu différentes : bien qu'il possède un cadre, des bords, donc des limites, l'espace représenté suggère une étendue sans bornes : son intérieur — ce qu'il figure, quoi qu'il figure — esquisse un monde, un univers, un ensemble d'autant plus infini d'éléments que ceux-ci doivent leur existence et leur composition à un travail de l'imagination. On peut néanmoins tenter d'en dénombrer les mouvements souterrains. De là le sous-titre elliptique de cette nouvelle étude : contiguïté, dilution, mouvances.

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